Avec Marie en pèlerinage

Traditionnellement, le mois de mai est consacré à Marie, sans doute en remplacement d’une fête païenne, célébrant le renouveau de la vie. Voilà, pour l’histoire.

Regardons maintenant de plus près, la prière de l’Ave Maria. Nous pourrons y faire des découvertes surprenantes.

L’Ave Maria commence par une salutation inattendue pour Marie.

Réjouis-toi Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi (Lc, 1,28)

Marie est troublée par cette salutation et se demande ce que cela signifie.

Petit à petit, elle va découvrir qu’elle est aimée de Dieu depuis toujours. Grâce à l’Esprit-Saint, elle entre alors dans le projet de Dieu qui cherche une créature disponible pour lui permettre de naître en notre monde.

Il nous est bon de redécouvrir avec Marie que nous sommes aimés depuis toujours, que l’Amour nous précède. Le voyage de notre vie, c’est de pouvoir remonter à cette Source.

Souvenons-nous de la célèbre parole de St Augustin : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre coeur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi » ( in « Les Confessions »).

Et Jésus ton enfant est béni

Après une salutation inattendue, voici la promesse d’une fécondité inattendue. Marie n’avait pas prévu cela. Souvent le bon Dieu nous surprend par ses appels à aller sur des chemins imprévus. Sommes-nous disponibles comme Marie ?

Sainte Marie, mère de Dieu

Très tôt dans l’Eglise, Marie a été reconnue comme mère de Dieu. Cela a été entériné au concile d’Ephèse (Turquie actuelle) en 431. Grâce à Marie, Dieu a pu prendre visage humain en Jésus son Fils. C’est le cadeau de l’incarnation où nous découvrons que Dieu peut aussi se rencontrer dans nos relations humaines.

Prie pour nous, pauvres pécheurs

Nous reconnaissons que le péché marque nos vies. Péché, qui étymologiquement veut dire rater son but. Nous sommes marqués par nos refus, nos blocages…, qui nous empêchent d’être pleinement en relation avec Dieu, les autres et nous-mêmes. C’est ce qu’on peut appeler des relations manquées. Notre péché, ce n’est pas d’abord une faute contre un règlement mais des relations ratées.

Allons plus loin : Marie était présente au pied de la croix. « Jésus voyant sa mère et, près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple : voici ta mère » (Jn 19,26-27).

En fait, Jésus demande à Marie d’élargir sa maternité au monde entier. Dès lors, Marie est devenue notre mère et la mère de l’Eglise.

Et à l’heure de notre mort

Nous prions Marie pour qu’elle nous entraîne dans la résurrection avec son Fils Jésus. Tout comme elle-même a fait ce chemin grâce à son Fils ressuscité. Autrement dit, nous prions Marie pour que notre mort devienne une naissance à la résurrection, comme la Vie qui traverse la mort.

En conclusion, cette prière du « Je vous salue Marie » est une prière toute simple -sans être simpliste- où nous prions le pèlerinage de notre vie depuis notre naissance jusqu’à notre mort. L’essentiel de la foi y est contenu : l’incarnation, la mort, la résurrection, l’Eglise, l’Esprit-Saint.

Cette prière est d’une grande richesse, puissions-nous y entrer toujours davantage, Marie nous guide , elle est notre mère.

André Vervier.